La population des Comores est d’environ 770 000 personnes, dont 410 736 habitants à grande Comores.
Selon une enquête démographique et de santé les projections établies prévoient un dédoublement de la population Comorienne d’ici 2030.
Le profil épidémiologique des Comores est marqué par la prédominance des maladies transmissibles. Les syndromes fébriles ( paludisme et maladies virales) représentent le principal motif de consultation dans les formations sanitaires.
La prévalence du VIH est très faible mais les maladies sexuellement transmissibles sont fréquentes.
La lèpre et la tuberculose restent endémiques avec 90% des cas diagnostiqués à Anjouan.
Le vieillissement de la population et la modernisation des modes de vie, notamment des pratiques alimentaires, commencent à entraîner une augmentation de la fréquence des cancers et des maladies chroniques, au premier rang desquelles le diabète et les maladies cardio-vasculaires.
Cette transition est appelée à peser lourdement sur le système de santé inadapté à la prise en charge complexe et coûteuse de ces pathologies.
Le secteur pharmaceutique souffre d’un profond dysfonctionnement traduit par des ruptures de stock et des prix élevés.
Ces différents constats ont pour conséquence la faible utilisation des services publics de santé (taux moyen d’occupation de 20 à 60%)
Seuls 43% des accouchements se font au sein d’une structure sanitaire. Les premiers obstacles sont la mauvaise qualité des soins et la barrière financière.
Le secteur public se développe mais de manière anarchique, il s’agit pour l’essentiel de salariés du public qui développent parallèlement une activité privée à laquelle ils consacrent l’essentiel de leur temps. Ce phénomène non régulé, qui concerne également les infirmiers et les sages-femmes a un impact délétère sure la qualité des soins et sur la gouvernance des établissements publics.
En résumé le secteur de santé aux Comores est confronté à 4 contraintes majeures
– Une faible qualité de services de santé et du système sanitaire
– Une mauvaise répartition et une insuffisance des ressources humaines en quantité et en qualité
– Des capacités institutionnelles faibles
– Un financement très insuffisant.
Aux Comores, le recours aux soins de santé est concentré chez les mieux nantis. Les risques de mauvaise santé sont donc plus élevés chez la population démunie.
Les dépenses de santé contribuent à l’appauvrissement . En un an, environ 12 826 personnes ont sombré dans la pauvreté à cause de problèmes de santé. En d’autres termes, en moyenne 35 Comoriens sombrent dans la pauvreté chaque jour à cause de dépenses élevées dues à leur état de santé.